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Une spiritualité d’amour

Avant vous, nombreux sont ceux qui ont lu l’Évangile et regardé le Christ en croix. En regardant le Côté ouvert de Jésus, ils ont compris que la foi au Christ passe par l’accueil de son amour pour chacun de nous et pour l’humanité toute entière. Le premier témoin est l’apôtre Jean « le disciple que Jésus aimait », qui a reposé sur son Coeur au moment de la Cène et qui était présent avec Marie au pied de la Croix lorsque du Cœur du Seigneur jaillit des fleuves d'eau vive. 

 

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Une spiritualité d’amour

  • Au pied de la Croix, Jean est le premier apôtre à avoir vu le Coeur blessé et toujours ouvert de notre Sauveur. Après la Résurrection, Thomas a été l'homme du doute. Il a fallu à Thomas de toucher les plaies du Christ pour y croire et c'est seulement alors qu'il s'est écrié : "Mon Seigneur et mon Dieu".

    L’homme doit s’en remettre totalement à Dieusans condition, sans réserve, dans une disposition de foi et d’espérance. Nous contemplons le Coeur du Seigneur, et la question, décisive pour l’éternité, envahit le fond de notre être : m’aimes-tu ? « C’est à chacun de nous que Jésus pose, comme à Pierre, la question fondamentale « M’aimes-tu ? », puisque le Seigneur nous a choisi, tous et chacun, pour être dans le monde les témoins de son amour et de sa miséricorde » (saint Jean Paul II).

    Offrons à Dieu cette joie de laisser couler son amour en nous… par notre confiance : « Seigneur, je sais que tu m’aimes ! » La confiance culmine dans une vie d’abandon. Tous les saints vivent et grandissent dans l’abandon. « Ma seule boussole, disait Ste Thérèse de l’Enfant-Jésus, c’est l’abandon ». L’abandon s’enracine dans la certitude de ce que nous sommes aimés, qu’il ne nous abandonne pas ! Assurés de cet amour, nous vivons tous les événements, heureux et malheureux, dans une confiance fondamentale.

    Le Père pose sur chacun de nous un triple regard :

    - Le premier regard est fondamental. C’est un regard de tendresse et d’émerveillement. « Accueille le regard de Dieu posé sur toi quel que soit ton regard personnel sur toi-même ! »

    - Le deuxième regard est celui que le Père pose sur l’enfant prodigue qui s’éloigne… c’est un regard voilé de tristesse. Mais il n’y a pas moins d’amour dans ce regard… Sans doute pose-t-il le même regard sur son fils aîné qui refuse d’entrer dans la fête… une fête qui, pour le père, ne pourra être complète !

    - Le troisième regard est un regard d’encouragement, de pardon et d’espérance… celui que le Père pose sur son enfant qui revient…

    L’expérience de l’Amour de Dieu entraînera dans son sillage la foule des témoins de l’Amour.

    Hommes et femmes de tous les siècles, témoins de l’Orient et de l’Occident, religieux et laïcs pour qui le Cœur de Jésus est le symbole d’une tendresse inépuisable, la source d’une compassion sans limites. Immense cohorte qui s’est approchée de la Croix non pour gémir mais pour y contempler Dieu sous le signe de l’offrande, bras étendus pour le pardon et cœur ouvert pour donner passage aux fleuves de vie. 

    En différents langages, à différentes époques, le peuple de Dieu médite la parole de Dieu et, à l’instar de Jean, le disciple bien Aimé, s’approchent du Cœur de Jésus pour y trouver :

     la source de toutes grâces "De sa plénitude, nous avons tous reçu" (Jn. 1/16).

    • la fontaine de miséricorde "Pardonne-leur Père, ils ne savent ce qu’ils font" (Luc 23/34).

    • le jaillissement de l’Esprit-Saint "De son cœur jailliront des fleuves d’eau vive" (Jn. 7/37).

  • smmEn la fête de Saint-Jean, le 27 décembre 1673, à Paray-le- Monial, une religieuse du monastère de la Visitation, Marguerite-Marie  Alacoque fit la rencontre du Christ et s’est approchée du Cœur de Dieu. "Il me fit reposer fort longtemps sur sa divine poitrine où il  me découvrit les merveilles de son amour et les secrets inexplicables de son cœur qu’il m’avait toujours tenus cachés jusqu’alors".  (Autobiographie n° 53).

    Le XVIIème siècle connaît une impressionnante efflorescence spirituelle : Marguerite-Marie y prend sa place dans le sillage des grands témoins de l’Amour. L’un d’eux notamment est le fondateur de la Visitation : l’évêque de Genève François de Sales. D’autres témoins marquent ce "grand siècle de la foi" : comment ne pas évoquer ici Jean Eudes (1601-1680) missionnaire au cœur de feu, que l’Église proclamera "Père, Docteur et apôtre du culte liturgique du Sacré-Cœur". "Il nous faut apprendre qui est Jésus, à être humbles non seulement d’esprit mais de cœur." Et rechercher l’humilité du cœur pour être disciple de Jésus « doux et humble de cœur ».

    Au XVIIème siècle, Dieu a voulu rappeler à tous les hommes qu’il avait un Cœur, qu’il était amour, mais que son Amour n’était accueilli qu’avec indifférence et mépris. C’est la première apparition de Jésus à Sainte Marguerite-Marie, le 27 décembre 1673. "Voici ce Cœur qui a tant aimé les hommes et qui n’en reçoit, de la plupart qu’ingratitude et mépris."

    Deux ans plus tard, lors de la grande apparition de 1675, Jésus demande que dans l’Église une fête soit dédiée pour honorer son Cœur. C’est actuellement la fête liturgique du Sacré-Cœur (Cœur de Jésus) célébrée chaque année le 3ème vendredi après la Pentecôte, pour honorer son Cœur et les merveilles de son amour pour nous.

    En 1856, le pape Pie IX étend définitivement cette fête à toute l’Église.

    Ce qu’a vu et compris sainte Marguerite-Marie dans la Chapelle de la Visitation

    Elle a contemplé dans une vision de gloire et de transfiguration la sainte humanité du Christ marquée par les stigmates de la Passion. "Il se présenta à moi tout éclatant de gloire avec ses cinq plaies brillantes comme cinq soleils… Sa poitrine ressemblait à une fournaise… Il me découvrit son tout aimant et tout aimable Cœur qui était la source vive de ces flammes"

    Elle a compris de quel amour ardent Dieu brûle pour un monde qu’il n’est pas venu « condamner, mais sauver ». "Mon divin Cœur est si passionné d’amour pour les hommes… que ne pouvant plus contenir en lui-même les flammes de son ardente charité il faut qu’il les répande par ton moyen"

    Elle a réalisé avec quelle indifférence les hommes répondent à la tendresse de leur Dieu qui fait entendre cette plainte : "Ils n’ont que des froideurs et du rebut pour tous mes empressements à leur faire du bien".

    Elle a saisidans l’adoration du Saint Sacrement, "Sacrement d’amour", que l’Eucharistie est "le don les plus éminent du cœur de Jésus" (Pie XII) puisqu’elle nous livre, en abondance, la chair de Jésus pour la vie du monde" (In. 6/51)."Voici ce cœur qui a tant aimé les hommes qu’il n’a rien épargné, jusqu’à s’épuiser et se consommer pour leur témoigner son amour"

  • Tout a commencé par un regard…

    Ce jour-là, sur la montagne du Crâne à Jérusalem : le Calvaire. 
    Cloué sur une croix, un supplicié agonisait 
    livré à la dérision, abandonné des siens, condamné à l’oubli.

    Tout annonçait la mort alors qu’allait jaillir la vie. 
    A cette heure décisive, quelques témoins se sont groupés : 
    une mère debout auprès de son enfant, 
    un disciple fidèle aux pied du mourant.

    Petite cellule d’Eglise qui contemple Celui qui va mourir. 
    Un soldat s’approche, la lance au poing et porte le coup fatal : 
    voilà que commence à jaillir la fontaine féconde, 
    eau vivifiante et sang de l’amour.

    Marie et Jean regardent Celui qui nous a tellement aimés 
    et leurs regards vont à la plaie du côté qui ouvre 
    sur le Cœur de l’Agneau immolé

    Ce jour-là, s’accomplit la prophétie du prophète Zacharie. 
    "Ils regarderont Celui qui est transpercé."
    Désormais et jusqu’à la fin des temps, attirés jusqu’à la croix 
    où pend Jésus, Révélateur et Témoin de la Tendresse de Dieu, 
    innombrables seront ceux qui savent qu’un cœur est ouvert, 
    source inépuisable à laquelle tous sont appelés à boire avec joie.

    Tout a commencé par un regard 
    qui pénétrait jusqu’au Cœur de Jésus.